Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Frisson
Frisson
Publicité
Archives
6 février 2006

A court de mots

Mercredi matin, la vision que j'ai de ma vie ressemble étrangement à celle que m'offre la fenêtre de mon bureau.

dsc000101


Avenir bouché mais on distingue très bien de belles difficultés promises pour tout bientôt.

Sinon, les mots ne me viennent pas. Ce qui est rare chez moi. Mais vendredi soir, alors que je traverse le parc des Bastions juste après la tombée de la nuit, je sens revenir des flots de lettres prêtes à jaillir dès que je leur en laisserai l'occasion.

dsc00017_21

Incursion au Victoria Hall, on m'a offert un billet pour un concert, me voilà introduit dans un milieu que je n'avais pas fréquenté depuis des années. On se croirait dans un sanatorium, âge moyen 65 ans. La règle de ce monde semble être "ne jamais adresser un regard bienveillant à personne sous peine de passer pour un extra-terrestre". Je meurs de faim et pars à la recherche d'un sandwich, quête durant laquelle je me fais presque provoquer en duel par deux mémés accoudées au bar qui ne semblaient attendre que le moment où quelqu'un oserait les frôler pour manifester leur douleur de vivre, je leur réponds par un grand sourire charmeur quasi sensuel, offense, elles battent en retraite. Je rejoins ma place, coincé entre deux dames respectables et bavardes, j'ai du succès ce soir.

Plongé dans mes pensées sarcastiques à propos du beau monde genevois, je ne remarque pas que l'orchestre a fait son entrée, qu'il s'est accordé et qu'il fait silence avant d'entamer les premières notes. Si bien que je ressens comme un petit choc les premières caresses des violons. Après trente secondes, mes yeux lâchent des larmes, je fonds, me laisse tomber dans un puits de tristesse, tout ce que j'ai refoulé depuis des jours ressort. Je me rends compte que j'ai retenu beaucoup, pas le choix, ma vie me force à aller prepétuellement de l'avant. Mais là je me retrouve cloué à ce fauteuil, forcé de faire face à mes émotions qui débordent sans prévenir. Je me ressaisis juste avant que ne sortent les sanglots. Durant toute la première partie du concert, j'oscille entre me laisser envahir par la beauté de la musique, et la maîtrise de mes sentiments. Je suis à la fois déçu et soulagé par l'arrivée de l'entracte.

Après une suite de concert magnifique mais beaucoup moins intense, je rentre exténué, mais toujours incapable d'écrire.

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Non, on ne peut résolument pas appeler ça comme ça... Absence, plutôt.
Répondre
M
ah. alors t'étais pas en vacances...
Répondre
Publicité