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Frisson
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22 avril 2007

En quatre lettres (variations sur le même thème)

Il est facile de se mettre en danger quand il fait beau me mettre en danger c'est toujours ce que je cherche à faire me déstructurer ne jamais adhérer à rien complètement ne pas avoir de fond embrasser toutes les causes faire vaciller mes certitudes ça fait longtemps que je ne sais plus qui je suis du vent derrière la belle façade d'une apparente sagesse seulement parfois je laisse entrevoir ma folie à l'autre souvent l'autre a peur alors je referme vite mon squelette anguleux sur ma sphère de vide il est facile d'être heureux et libre sous le soleil c'est ce que je me dis sur cette terrasse après avoir arpenté le bitume et la terre je marchais sans sentir la distance le temps le poids de mon corps dans mes yeux devenus verts sans fond s'immergent encore de longues perspectives je suis heureux je le pense le vent et la lumière chaude sur mon visage le charivari des oiseaux la vibration de la vie c'est facile si facile quand le ciel est bleu le ciel justement se couvre et je ne peux m'empêcher de me demander si ça va durer encore longtemps jusqu'au jour où il y aura de la pluie ou en novembre ou quand je serai vraiment seul tu sais quand il n'y aura rien de prévu pour plus tard ou quand j'aurai épuisé toutes mes envies je pense que le temps viendra

bien qu'aujourd'hui j'aurais tendance à me croire à l'abri à croire que je sais être heureux en n'attendant rien de personne ou plutôt que je sais tout attendre je ne peux toutefois pas me retenir de douter quand je vois le gris tarir la ville douter que j'aurai encore assez de ressources pour tenir la barre quand valsera tout ce que j'aurai envoyé valser

puis

rappel que quoi qu'il arrive je tiendrai toujours en deux fois deux quatre lettres la dernière chose en laquelle je tiens dur comme fer quand ils viennent se serrer contre moi dans la grâce dans l'évidence quand je la retrouve au matin qui ronfle bruyamment sur mon torse elle a pris ses peluches une dans chaque main a traversé l'appartement obscur s'est couchée sur moi pendant mon sommeil alors quand j'ouvre l'œil mon nez dans ses cheveux j'étouffe dans son cou une larme silencieuse ils ne la sentent jamais la larme ineffable qui me fait sentir le fond sentir que j'ai pied et à ce moment précis je peux dire mais seulement à ce moment, qui je suis, en quatre lettres

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Commentaires
F
:) une rares certitudes, et certainement la plus belle. Bises à toi.
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C
Tu as beau ignorer qui tu es réellement et ce à quoi tu aspires, c'est sans doute une des rares certitudes de ta vie : celle que tu es un papa comblé par ses 3 petits bouchons, et ça, personne ne pourra te l'enlever ou prétendre le contraire.
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