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18 septembre 2006

Nicolas Bouvier

C'est elle qui m'en avait parlé en premier, je crois que c'était quand je l'ai rencontrée sous un des premiers soleils de cette année, près du lac, avec un verre de rosé. Et puis, elle aussi, récemment, dans un mail, un de ceux que j'ouvre le soir, que je dois relire trois fois avant que leur sens s'extraie complètement de la brume de la fatigue. Elle m'avait aussi demandé de lui dire l'effet qu'il me ferait.

Deux excellentes raisons de m'y mettre.

Premières minutes de lecture, laborieuses. Je ne suis pas sûr de comprendre bien toutes les phrases, un peu assommé par les longues descriptions, les mots neutres, presque froids.

Puis au fil des pages naissent les odeurs, les couleurs, les parfums. Les luisances et les ombres. Des visages qui se profilent, des accents de voix et de musique. On prend le rythme du voyage, le goût de la lancinance, kilomètre après kilomètre. On patiente avec le narrateur quand rien ne se passe, on s'accommode du dégoût, en trouvant dans le texte la certitude qu'il y a d'autres merveilles, plus loin, dans quelques pages.

Et c'est finalement tout le corps qui vit à travers l'écriture, qui s'inscrit dans la sensualité du voyage, juste à partir des ces mots, sans effet de manche, qui n'essaient même pas de séduire, qui racontent, décrivent, simplement.

Je n'ai pas encore fini l'usage du monde, j'écrirai encore sûrement quelques lignes ici quand je passerai à l'oeuvre suivante.

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Commentaires
F
Vous avez deux mots sentinelles qui sont "indicible" et "ineffable" et derrière, il n'y a plus de texte. La musique, elle, passe plus furtivement la douane mais sans aller jusqu'au bout sinon, de nouveau, le firmament s'éteindrait. C'est assez plaisant de penser que nous devons notre survie à notre imperfection."<br /> <br /> Nicolas Bouvier<br /> <br /> et puis le regard de l'homme dans sa poignée de main franche et vraie , ça c'est un merveilleux souvenir que je te donne volontiers parce qu'il etait un homme de partage , de passion, de partage des passions ...
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