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Frisson
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23 mai 2006

Emberlificoté

emberlificotage

Ma vie ne ressemble plus à rien. Je n'habite nulle part, il y a juste des lieux où je passe. Des habits un peu partout, j'en rassemble de temps de temps quelques uns pour une lessive, ceux que je mets je crois qu'ils pourraient tous tenir dans un grand sac. Mon "chez-moi" n'en est pas un, il ressemble à un hall de gare où transitent des voyageurs, toujours accompagnés de leur bagage. Quelques photos d'animaux - reproductions bigarrées de tableaux célèbres - dessins d'enfants scotchés sur les murs et les portes, pour qu'ils se sentent chez eux. Je vis dehors le plus souvent possible, impatient de sortir, de tirer la porter derrière moi, de tourner la clé dans la serrure. Sourire dans l'ascenseur. Ouvrir grands les yeux devant le défilé des paysages, des visages, des longues nappes lumineuses de ciels sans frontières. Visiter les nuits qui se suivent sans se ressembler, moites ou glacées, bleu noir ou orangées, inertes ou tourmentées, esseulées ou habitées des créatures les plus improbables.

Dans cet amas de désordre improvisé, les invariants me sautent aux yeux. Forcément, certaines scènes, certains trajets se rejouent, comme les traversées matinales des Bastions, comme toutes les promenades arpentées cent fois dans l'année. Alors, ce qui est plaisant, c'est de repérer ce qui a changé, un sorte de jeu des différences (comme le permettent de faire les photos prises tous les jours depuis le même point de vue, de sorte à mettre en évidence l'évolution des saisons).

Ne jamais rétablir complètement l'équilibre, dans aucun domaine. Toujours provoquer d'autres élans, prendre le risque de provoquer une réaction en chaîne dont on ne voit pas l'aboutissement, sauter avant d'être sûr d'avoir le parachute. Et passer son temps à trouver des solutions de fortune, des arrangements, des retournements in extremis.

Peut-être qu'un jour j'arriverai au bout de cette sempiternelle fuite. Peut-être que j'aurai trouvé un vrai point d'attache. Ou peut-être que tout sera tellement emmêlé que je ne pourrai plus bouger le petit doigt, comme un chat qui se retrouve prisonnier après avoir trop joué avec une pelote de laine.

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Commentaires
F
De toute façon un foyer tout seul... autant rester nommade. Et quand je suis à quatre, c'est une autre histoire.
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L
Je trouve ça interessant comme conception du foyer.
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