On m'a demandé d'écrire un compte rendu
10 mai,
Usine, haut lieu de la vie nocturne genevoise. Public clairsemé, comme
un mercredi soir. Le groupe local The Shell entre en scène. Tout de
suite le petit cinéma du guitariste en second me saute aux yeux, il se
la joue rock star alors que son jeu n'est même pas en place. Le reste
est pas mal, mais apparemment ces messieurs n'ont pas grand chose à
dire, et laissent mon esprit libre pour penser à autre chose. A quoi ?
A cet article lu hier sur Yahoo Actualités, par exemple.
mercredi 10 mai 2006, 16h03
Les femmes pourraient lire sur le visage des hommes s'ils aiment les enfants, selon une étude
CHICAGO
(AP) - Les femmes qui recherchent une relation à long terme avec un
partenaire préfèrent les hommes qui aiment les enfants et elles
seraient même en mesure de distinguer chez eux cette aptitude à la
seule vue de leur visage, selon une étude universitaire américaine
publiée mercredi.
"Cette étude indique que les femmes
distinguent des caractéristiques faciales qui sont peut-être liées à
des qualités paternelles", explique James Roney, psychologue à
l'université de Californie et principal auteur de l'étude. "Plus elles
perçoivent qu'un homme aime les enfants et plus elles sont susceptibles
d'avoir une relation à long terme avec lui."
Selon les experts,
l'évolution a apparemment doté les femmes de la capacité de reconnaître
les hommes désireux de perpétuer l'espèce en fondant une famille.
L'étude
publiée dans la revue britannique "Proceedings of the Royal Society B:
Biological Sciences" a porté sur un groupe de 39 hommes entre 18 et 33
ans à l'université de Chicago. On a montré a chacun dix paires de
photos et silhouettes représentant l'une un adulte et l'autre un
nourrisson, et on leur a demandé d'indiquer leurs préférées. Dans le
même temps, leur salive a été testée pour déterminer leur taux de
testostérone.
Des photos du visage des "cobayes" ont ensuite été
présentées à 29 étudiantes entre 18 et 20 ans à l'université de
Californie à Santa Barbara. On a demandé aux jeunes femmes d'évaluer
les hommes sur quatre critères: "aime les enfants", "masculin",
"séduisant physiquement" et "gentil". Elles ont également dû indiquer
lesquels elles préféreraient pour une relation à court terme ou à long
terme.
L'étude montre que les femmes ont globalement bien deviné
quels hommes aimaient le plus les bébés tandis que ceux qu'elles ont
catalogué comme masculins avaient généralement un taux de testostérone
plus élevé que les autres.
Les hommes qui ont dit aimer le plus
les enfants ont été considérés par 20 des 29 femmes comme ayant un
intérêt pour les enfants supérieur à la moyenne. En revanche, les
hommes qui ont dit n'avoir aucun intérêt pour les enfants ont été
évalués comme aimant moins les enfants que la moyenne par 19 femmes.
Autre
enseignement, plus les femmes ont trouvé les sujets "masculins", plus
elles les considéraient comme des partenaires potentiels pour une
idylle à court terme. Tandis que les hommes passant pour aimer le plus
les enfants avaient davantage leur préférence pour une relation sur le
long terme.
Les caractéristiques de "masculinité" qui dénotent
un taux élevé de testostérone sont une large mâchoire et une barbe
fournie. En revanche, on ne sait pas précisément ce qui physiquement
laisse penser à une femme qu'un homme aime particulièrement les enfants.
Dario
Maestripieri, professeur de développement humain comparé à l'université
de Chicago et co-auteur de l'étude, avance l'hypothèse d'un "visage
plus rond et plus doux", tandis que son collègue James Roney parle
plutôt d'expressions faciales.
M. Roney a expliqué que cinq
étudiantes avaient été invitées à classer les hommes sur une échelle de
1 à 7 pour indiquer s'ils avaient l'air plutôt en colère ou heureux.
Alors que les hommes avaient reçu pour consigne de garder une
expression neutre lorsqu'ils ont été photographiés, certains avaient
apparemment l'air plus heureux que d'autres. "Il semble que les hommes
qui préféraient les enfants durant le test avait un regard plus heureux
ou plus satisfait", selon le chercheur.
"Les femmes savent très
bien utiliser toutes les informations qu'elles peuvent tirer du visage
d'un homme", souligne de son côté le Pr Maestripieri. "En fonction de
ce qu'elles veulent et de la période de leur vie où elles se trouvent,
elles utilisent ces informations différemment." AP
lma/v699/tl
Ah
ben voilà, je comprends beaucoup mieux maintenant ! Sur l'échelle des
bonnes têtes à papa sur 10, je dois être à 9.85, les doigts dans le
nez. Et plein d'épisodes de ma vie me reviennent en mémoire, des
phrases, des impressions et beaucoup d'incompréhensions. Pourquoi je
suis pas un mec qui emballe, alors que pour toutes les femmes que j'ai
touchées de près, je suis devenu "l'homme de leur vie".
Entre temps, le guitariste à vouloir trop faire le con en jouant à la Jimmy Hendrix a pété une corde c'est bien ça l'occupe un moment d'en remettre une autre et tout le monde constate que ça tourne très bien sans lui.
Il y a
sur le côté droit de la salle une belle femme seule, grande, fine, avec
des airs de Sandra Bullock. Ca fait un moment que j'observe un type qui
lui tourne autour, du genre testostérone, ça y est il marche vers elle
et lui propose une bière. Elle refuse, et au moment où il s'en
retourne, dépité, elle m'adresse un sourire malicieux. Papa 1
Testostérone 0.
C'est la pause, exit The Shell et leur bruyant
tintamarre, petits réglages sur scène, les RUMPLESTITCHKIN jouent
quelques notes pour vérifier si tout fonctionne, le son est magnifique,
ils disent qu'ils reviennent dans 10 minutes. On se réjouit.
Ce
moment d'attente est délicieux, agrémenté par l'exquise fraîcheur
picotante de cervoise qui s'écoule dans mon gosier, et ces volutes
bleutées de fumée qui s'échappent de ma bouche, je ne fume que pour les
grandes occasions, d'où un immense plaisir quand je tire sur le feu.
Retour
de la tête d'affiche sur scène. Ca commence tout doucement, et j'aime
ça, moi, quand on me prend par la douceur, touches de clavier
légèrement effleurées, les guitares ne lâchent que ce qu'elles doivent,
les premières notes d'introduction sont lancées comme des pétales sur
lesquels s'avancera la suite du concert. Et quel concert.
Le
principal atout des RUMPLESTITCHKIN ? Des mélodies simples et
magnifiques qui viennent s'incruster dans votre tête comme le feraient
des petits grains de grenaille tirés à bout portant sur une belle paire
de fesses à la peau bien tendre. Mais ce n'est pas tout. Les
RUMPLESTITCHKIN c'est aussi une harmonie intelligente et subtile juste
comme il faut, servie par une rythmique implacable qui donne droit à
des moments intenses où le beat s'empare de ton corps, tu vois, le
genre où ta tête remue toute seule, et où un sourire te tire
inéluctablement le coin des lèvres vers le haut. En même temps
l'énergie est totalement maîtrisée, c'est bon de sentir que le groupe
en a sous le capot, mais qu'il ne consent à distiller que ce qui est
nécessaire à la beauté de l'instant, pour faire passer le message, que
j'ai pris pour ma part comme un condensé de joie de vivre assaisonné de
douce folie. Et puis, vers la fin, la bride est lâchée, le clavier
délaisse ses touches pour une six cordes, et les quatre messieurs
laissent leur talent s'exprimer entièrement, mention spéciale au
batteur qui finit même certains de ses morceaux debout (et pour moi ça
veut dire beaucoup hum), le tout allant parfois jusqu'à évoquer la
pêche de Pearl Jam en live - oui carrément et sans exagérer. La salle
est en feu, elle aura droit à deux rappels, toujours plus déjantés,
toujours plus libres, toujours plus proches de cet idéal musical tant
recherché, mais accessible seulement par le genre de démarche qui vient
de nous être démontrée ; authentique, progressive et communicative.
En
sortant, je n'osai pas aborder la jolie jeune fille, comme à mon
habitude, et la laissai filer sur sa moto, dans un grand bruit de gaz
vite étouffé par la rumeur silencieuse de la ville. Score final 0-0,
mais quand même une incroyable soirée.