Cercle visqueux
En
m'allongeant cette nuit, j'étais persuadé d'être assez fatigué pour
dormir, d'être suffisamment bien, après avoir pris une douche fraîche,
ouvert mon balcon sur le ciel surréaliste, goûté la suave respiration
du couchant, dorloté mes oreilles§, soufflé les bougies.
Mais,
comme les trois nuits précédentes, je suis resté éveillé, mon esprit
continuait de tourbillonner encore au même rythme que la journée, tournant en boucle
sur les mêmes pensées, refusant de se neutraliser comme je le
souhaitais ardemment, en vain.
Aujourd'hui je me retrouve
incapable de me concentrer sur quoi que ce soit, ni sur mon travail, ni
sur quelque autre détail de mon environnement. Il n'y a plus que le
mouvement qui me soit supportable, je deviens même une espèce de
zappeur compulsif devant mon PC - heureusement que je suis là pour
exploser les statistiques déficitaires des blog estivaliers. Deux
minutes après avoir quitté mon browser, je le rouvre et recommence à
taper les adresses habituelles, parfois me ravise juste avant de
valider ma saisie et appuie frénétiquement sur la touche backspace,
résistant à l'appel sauvage du web, jusqu'à la prochaine crise.
Tiens, cela me fait du bien de l'écrire, et je n'ai pas surfé pendant les dix dernières minutes, c'est déjà ça.
Semaine prochaine, des vacances, des vraies, avec la mer le soleil la plage les glaces et aussi peut-être des tours en vespa.
§ Massive Attack, Collected disque 2, Incantations, version différente de celle de l'album