Pour toujours
Je me demande s'il y a quelque chose qui toujours reste mystérieux, qui jamais ne se révèle complètement. Quelque chose qui garde son goût d'inerdit, mais pas d'interdit inaccessible, non, quelque chose que l'on sent juste à côté, tout près de soi, qu'on peut toucher du bout des yeux, et dont l'idée seule de l'effleurer provoque des sensations subtiles et délicates d'envie, de désir, de celles qui tournent dans le ventre en laissant derrière elles des chatouilles qui picotent ; quelque chose qui garderait un goût de sucrerie dans un grand bocal de verre quand on a cinq sous dans la main, une saveur de peau qui se découvre à peine devant ses yeux, un arôme de regard qui laisse ouverte une porte, un fumet de film ou de disque tout neuf dans une boîte hermétiquement fermée que l'on tient dans la main sur le trajet qui nous ramène chez soi. Un truc comme ça. Qui resterait comme ça.