Déclin
En équateur, il paraît que c'est toujours comme au printemps. Moi, j'aimerais que ce soit toujours l'automne. Le soleil, le vent et la pluie, le chaud et le froid qui jouent à se poursuivre et qui laissent dans leur sillage des crépuscules à couper le souffle. Une saison pour aimer. Pour s'abriter dans des bras chauds en attendant l'hiver. Ici, il ne me manque plus qu'un océan.
Imagine. Tu ouvres doucement un oeil. Avec la conscience qui revient, tu sens le froid matinal sur tes membres découverts, alors tu t'enfouis sous les draps, tout près du corps tout chaud qui dort encore à côté de toi. Machinalement, tu regardes le plafond et les lueurs timides qui s'y lovent. Fascinant, un plafond de chambre, à l'aube. Envoûtante, cette immobilité de laquelle tu ne voudrais jamais t'échapper. Sentir chaque seconde qui passe, tout ça de gagné sur la vie, sur la mort. Amour consommé, digéré. Même plus besoin de chercher un sens. Simplement humain, simplement animal. A l'affût de la lumière. A l'affût de ce nouveau jour qui prend tout son temps pour naître.