Tout ça
Des routes, des ciels gris, des gris bleu, des bleus nuit, du noir obscur, des lumières à travers les gouttes, du froid en sortant de la voiture.
Des visages, des sourires, des bises, des mains, des épaules tendres, de jolis yeux qui brillent, des voix qui deviennent vite familières, de la buée qui sort des bouches.
Des chemins qui tournent et qui montent, des trous perdus, un château de princesse perdu dans la brousse.
Une table de grande famille, de la fumée sans feu et des cendres, des mots qui fusent, des rires, des montagnes de fromage, des genoux qui se touchent sous la table.
Des bouteilles qui se vident, des mots dans tous les sens, des regards qui se transforment en sourires, de la nourriture qui fond, de la nourriture qui vole.
Des jeux à la vie à la mort, des talents scéniques qui étaient trop bien cachés, des liqueurs qui brûlent la gorge, des tas de trucs qui font grossir.
Des yeux qui se ferment tout seuls, des bâillements, un carrosse de fée en or pur, un appartement de fée, une fée en pyjama, des lits et des tas de peluches, des rires nocturnes et des respirations qui s'endorment.
Un appartement vide mais plein de vie, un chat qui se lèche en regardant une poule qui se promène dans le jardin, du jus d'orange à boire assis ou debout, des couteaux à trouver au fond des pots, des épluchures de patates par dessus la tête, des mains qui sentent la patate.
Et des au revoirs qui arrivent beaucoup trop vite.
Depuis dimanche tout ça pétille dans ma tête comme dans une bouteille de champagne, et j'ai bien refermé le bouchon pour tout garder au chaud le plus longtemps possible.