Pleasure Is Kisses Within
De Keziah Jones.
La chanson à ne pas écouter quand l'obscurité tombe sur les tranchées oranges qui barrent le ciel livide d'automne.
Elle va te poursuivre pendant tout ton retour, quand tu seras ballotté au fond du bus, en essayant de fixer ton attention sur les si fines lignes du livre qui ne délivrera ses mots qu'au prix d'une concentration soutenue, parce que le soir les lignes semblent avoir envie de danser, de s'évanouir, et pour les saisir, il faut s'efforcer de les retenir.
Quand tu retrouveras le vent glacial des avenues seulement traversées d'ombres fuyantes, elle te fera sentir le manque, celui de bras et de joues chaudes, par exemple*. Parce qu'elle est d'abord amère, puis douce, puis amère... elle arrivera à percer tes défenses, n'essaie même pas de résister, alors laisse-toi plutôt toucher par les notes tendres et chaudes du piano, le glissement agile de la guitare, et puis laisse-toi aspirer par la montée des harmonies qui prend la mesure de l'océan, jusqu'au I know qui se veut rassurant. Mais seulement un tout petit peu.
* par exemple est le nouveau mot de ma puce petit format. Tu peux mettre ça à l'endroit ou l'envers, par exemple. D'où intrusion de ce terme dans mon propre vocabulaire.